Mardi 16 Mai/ Vung Tau
Les enfants sont en train de construire une cabane avec leurs oreillers et la couverture quand je me réveille. Franck dort encore et j’en profite pour taper la journée d’hier sur le portable. Nous traînons plus que nécessaire avant de sortir de notre chambre. Nous allons voir la mer toute proche, la Mer de Chine Méridionale. La réverbération est très forte et nous empêche de rester très longtemps à admirer la mer. Nous allons déjeuner dans un restaurant de rue. Il y en a beaucoup ici et ils sont installés dans des hangars. Totalement ouverts, ils permettent, tout en étant confortablement assis, de voir ce qui passe dans la rue. Nous commandons des plats classiques. Très rapidement, des marchandes de rue viennent nous proposer bracelets, tee-shirts et cartes postales. Des femmes avec d’énormes cabas vendent des crabes vivants et nous expliquent que le restaurant peut les faire cuire pour nous. Etant donné le crabe excellent d’hier, je sais déjà que Franck ne résistera pas à la tentation. Il est soutenu par Adrien qui hier se lamentait sur son sort parce qu’il n’avait pas eu autant de crabe que nous. Du coup, nous nous retrouvons avec nos plats commandés auxquels viennent se rajouter deux crabes (et pas les plus petits du monde bien évidemment). Je n’ose pas regarder l’heure quand nous sortons du restaurant. Nous entamons une longue promenade en plein soleil pour nous rendre au centre ville. Nous n’avons vu que très peu de commerces et aucune animation. Nous achetons un long imperméable qui s’enfile par la tête et qui recouvre tout le corps, au moins là la protection de sa jambe est totale. Les vendeurs insistent pour nous vendre un imperméable pour enfants, ne comprenant pas pourquoi nous choisissons une taille adulte. Franck leur montre le bandage de Sarah. Du coup, ils nous indiquent la pharmacie. Décidément, ce n’est pas facile de se faire comprendre. Ce n’est que quand Franck leur dit « no water » qu’ils saisissent et nous ramènent des choses plus appropriés. Nous prenons l’imperméable rose bonbon qui la recouvre de la tête au pied. Nous faisons une pause dans un café avant de reprendre la route vers la mer. Une série de magasins de souvenirs longe le front de mer. Nous passons d’une boutique à l’autre. Elles sont toutes similaires et comme nous sommes les seuls étrangers, nous sommes fortement sollicités. Après quelques boutiques, nous réalisons que nous revoyons les mêmes vendeurs. Semblerait que la succession de boutiques appartiennent plus ou moins à tous. Nous faisons quelques achats tout en restant raisonnables. Nous commençons à être fatigués et prenons la direction de la mer. Il y a beaucoup de monde dans l’eau. Les vietnamiens se baignent tout habillés comme les thaïlandais. Adrien va se mouiller les pieds, finit par revenir pour demander s’il peut se baigner en slip comme nous l’avions fait une fois en Martinique. Franck n’est pas trop partant pour qu’il se baigne seul. Je suis échaudée avec cette histoire de méduses or nous savons que le Vietnam regorge de méduses. En même temps, la baignade est plus que tentante alors nous le laissons Adrien se baigner. Nous restons avec Sarah sur la jetée. Nous en profitons pour offrir à Sarah une poupée vietnamienne qu’elle avait repérée dans l’après-midi. Adrien avait eu droit à une flûte au Cambodge et à un éléphant en Thaïlande. Comme cela, pas de jaloux.
Nous mangeons les fruits achetés un peu plus tôt : des bananes, des tamarins et des mangues. Des gens s’arrêtent devant moi pour regarder mes cheveux (les faux). Nous sommes loin de la discrétion française. Nous avons à peine fini que le vent se lève. La pluie ne va pas tarder à arriver. Sarah n’aura pas à attendre longtemps avant de tester son nouvel imperméable. Elle est très rigolote vêtue ainsi, il faudra qu’on songe à la prendre en photo. Franck va héler un taxi pour rentrer à l’hôtel. Et comme toujours, il nous baladera dans la ville avant de nous emmener à bon port. Nous attendons qu’Adrien prenne sa douche pour faire une petite heure de devoirs.
Nous allons dîner - reconnaissons que nous n’arrêtons pas de manger aujourd’hui - dans un restaurant de fruits de mer. Par rapport aux prix pratiqués à Paris, nous pouvons nous offrir des plats succulents pour une modeste somme. Et comme Franck adore les fruits de mer….
Le cadre est enchanteur, nous sommes situés au bord de l’eau et depuis notre table, nous voyons la statue de Marie portant l’enfant Jésus.
La miss qui ne raffole plus des fruits de mer prendra un loc lac (bœuf à la cambodgienne) et nous et le petit prenons une fondue et un poisson que nous nous partagerons. Du moins c’est ce que nous pensions. Les enfants, comme d’habitude, partent visiter le restaurant et les bassins renfermant les poissons. Les serveurs viennent à plusieurs reprises nous demander où sont les babies (toujours ce même terme qui nous suit depuis l’Inde). Franck leur dira qu’ils sont allés se baigner pour qu’ils nous lâchent un peu. Nous nous demandons même dans quelle mesure ils n’ont pas attendu que les babies reviennent s’asseoir pour nous servir. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend. Nous ne remarquons même plus les verres qu’ils nous servent à ras bord, tout ça pour ne pas laisser la canette de coca posée sur la table. Une des serveuses qui malheureusement restera scotchée à nous pendant tout notre dîner prend Adrien pour un bébé. En plaisantant, je dis à Adrien de faire attention car un peu plus et elle lui donnera à manger comme à un bébé. Et c’est exactement ce qu’elle a fait, piochant dans le plat de Sarah pour lui donner directement à la bouche des frites et de la viande. Nous hallucinons. Et le ridicule atteint son summum quand elle saccage mon poisson pour le donner à Adrien. Elle continuera jusqu’au bout en lui donnant crevettes, calamars provenant de la fondue, nous laissant à nous les adultes, les miettes.
Nous sommes sidérés, essayons gentiment de lui faire comprendre que ça suffit. Mais elle est comme aveuglée et accourt au moindre mouvement d’Adrien. Sidérant !!